Le promeneur qui arpente la proche campagne messine a dû, plus d’une fois, trouver sur sa route d’énigmatiques monuments, au coin d’un bois, au loin dans un champ, ou derrière les murs d’un cimetière communal. Autour de Metz, la guerre de 1870 a laissé des centaines de tombes et de fosses communes, témoins silencieux d’une série de combats meurtriers, qui conduisirent à l’encerclement, puis à la capitulation de l’armée de Bazaine.

Par la suite, ces champs de bataille de Borny, Colombey, Nouilly, Rezonville, Vionville, Mars-la-Tour, Gravelotte, Saint-Privat et Noisseville se sont couverts de monuments, parfois grandioses, à la mémoire de ces soldats. Primé par l’Académie nationale de Metz, illustré par une iconographie variée, rare ou inédite, cet ouvrage se propose donc de dévoiler ce patrimoine méconnu, de ses origines à aujourd’hui.

Une première partie consacrée à l’histoire de ces monuments aborde la période de l’Annexion, sous un angle original. En effet, le contexte lors de l’édification de ces monuments, l’évocation de la portée des cérémonies qui se déroulaient devant ceux-ci, ou ces milliers de touristes qui affluaient vers Metz pour visiter les champs de bataille, permettent d’appréhender les mentalités et les relations entre deux communautés qui cherchaient, l’une à imposer le nouvel ordre allemand, l’autre à entretenir l’espoir d’une terre un jour à nouveau française.

Une seconde partie, sous la forme d’un guide pratique et exhaustif, offre à chacun de partir à la découverte de ce patrimoine commémoratif. Même s’il ne s’agit pas d’un livre consacré aux combats de 1870, la visite de chaque monument est l’occasion de revivre, même brièvement, différents instants des combats, la souffrance dans les hôpitaux de campagne ou la marche vers la captivité. Ces soldats, avant d’être considérés comme des héros par leurs contemporains, étaient avant tout des hommes, des fils, des maris, des pères…